La compression sert, comme nous l'avons vu, à diminuer la taille des fichiers, ce qui permet de stocker plus de données sur un support amovible ou de masse (Disquette, Zip, CD R, DVD ou Disque Dur). En recourant à la compression destructive, il est ainsi possible, par exemple, de faire tenir la discographie complète de Brel sur un simple CD et de régler du même coup bien des problèmes de rangement. Un algorithme non destructif sera quant à lui idéal pour archiver les création musicales ou pour les porter au mastering...

Mais au-delà de ces considérations bassement matérielles, le progrès des algorithmes de compression ouvre aussi le champ à bien des applications. Dans le contexte d'une généralisation des connexions à haut débit (Câble et ADSL), la mise au point du Streaming a notamment permis l'émergence de nouveaux médias : télévision et radio peuvent maintenant passer par le Net.

Si les contenus vidéo souffrent encore d’une bande passante trop étroite pour qu'Internet puisse concurrencer les réseaux herziens et numériques, l'audio est quant à lui parfaitement au point. La qualité sonore d'une radio Internet est en effet supérieure à celle de la bande FM et la mise en place d'une station est d'une relative facilitée technique.

De nombreux groupes ont d'ailleurs entrepris de diffuser certains morceaux en mp3, des plus obscurs aux plus connus (Smashing Pumpkins, Black Crowes, etc.). Cela peut se faire par le biais d'une Web Radio bien sûr, mais cela passe plus souvent par le biais de sites Web dédiés au groupe ou à ce genre d'initiative.

Sur des sites tels que Vitaminic ou mp3.com, des centaines d'artistes présentent ainsi leurs oeuvres qu'on peut écouter en ligne ou télécharger gratuitement. Preuve que ce mode de diffusion est efficace, l'engouement autour de certains titres a amené des maisons de disques à signer des artistes jusqu'ici cantonnés au rang des amateurs : Laurie, les Mules, etc.

Bien décidée à prendre sa part du gâteau et à imposer sa loi face à cette insolente gratuité, l'industrie du disque envisage d'ailleurs d'utiliser la diffusion via Internet comme nouveau support de vente. A termes, l'objectif est de faire disparaître le téléchargement (et peut-être même les disques) au profit d'un système d'abonnements (un forfait mensuel vous donne accès à l'écoute du catalogue de la maison de disque) ou d'un système "pay-per-hear" : Vous payez une somme dérisoire chaque fois que vous voulez écouter un morceau mais devrez repayer autant de fois que vous voudrez l'écouter...

Bien entendu, tout cela est encore en chantier et le disque a encore de beaux jours devant lui. En outre, il n'est pas sûr qu'il soit si facile pour les maisons de disques d'avoir raison de l'esprit matérialiste propre au genre humain : acheter un disque, posséder l'objet, est aussi un plaisir. J'en veux pour preuve les collectionneurs qui continuent de dépenser des fortunes chez les disquaires alors qu'ils n'auraient pas assez de 3 vies pour écoutez les 30000 CD de leur discothèque.

Loin de ce marketing fiction, une autre application du streaming retiendra toute l'attention des musiciens : le Jam via Internet. En effet, à l'image du procédé de Rocket Network implémenté dans Cubase, il est ainsi possible de faire de la musique simultanément avec des gens situés aux quatre coins de la planète. Voilà qui simplifie les échanges et ouvre de nouveaux horizons en termes de rencontres musicales.

Bref, vous le comprenez : Là où les médias généralistes ne voient dans la compression qu'un moyen de "pirater" la musique commerciale, il faut voir une véritable révolution en marche pour les musiciens, le public et l'industrie toute entière. Alors à vos encodeurs!

Les enjeux de la compression audio