Bien que les compacteurs arrivent déjà à réduire significativement les tailles des fichiers qu'ils compressent, il est encore possible d'améliorer les taux de compression. Cela a d'autant plus d'enjeu qu'une image en haute résolution ou un son dont la définition est de qualité CD prend énormément de place.

L'idée qui préside à cette amélioration vient des limites mêmes de l'homme : un oeil humain n'est pas capable de différencier 2 couleurs très proches parmi les 16 millions affichables par son PC. Pourquoi dans ce cas, ne pas réduire le nombre de couleurs employées par l'image? C'est ce que font les formats de compression JPEG, PING et GIF, et, de ce fait, ils réduisent de manière radicale la taille des images.

Idem pour le son, aucun homme normalement constitué ne peut entendre un son à la fréquence de 20 KHz. Si un morceau contient des fréquences hors de cette gamme, on peut donc purement et simplement les supprimer sans perte de qualité audio puisque l'oreille ne les entend pas. En fait, on entend surtout correctement les fréquences situées dans la gamme 2 kHz 5 kHz. En effet, il faut moins de 5dB pour entendre les fréquences de cette bande alors qu'il faut plus de 20dB pour entendre les fréquences situées en dessous de 100Hz ou au dessus de 10kHZ.



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Ces constatations peuvent être exploitées pour réduire la taille des fichiers. On peut par exemple décider que toutes les fréquences au dessus de 15kHz seront supprimées. En supprimant ces informations inaudibles par le commun des mortels, on diminue significativement le nombre de données à prendre en compte et on obtient donc un fichier plus léger.

Poursuivant cette chasse aux informations inutiles, les psycho acousticiens ont établi qu'aucun être humain n'était capable de percevoir la stéréo dans les extrêmes graves. Autant donc passer toutes les fréquences trop basses en mono quitte à rétablir une pseudo stéréo au moment de la lecture du fichier. Et encore quelques octets de gagnés!

Mais le plus futé reste à venir : les mêmes psycho acousticiens ont observé que certaines fréquences en écrasaient d'autres qui, du coup, devenaient superflues.

Pour une nouvelle fois faire simple, imaginez votre groupe de rock : le guitariste avec son Marshal 100 W dont il pousse le volume à 10, le batteur qui enclume comme un forcené et entre les deux, votre petite soeur qui joue du triangle, sans micro pour l'amplifier. Il y a fort à parier que le public n'entende rien de son solo débridé de triangle si les autres ne se décident pas à lui faire un silence royal. Autant, donc, qu'elle ne joue pas du tout.

Fort de ce constat, l'algorithme de compression repère donc les sons "dominants" et retire toutes les données relatives aux sons "dominés". Puisque de toutes façons, on ne les aurait pas entendus, cela ne fait guère de différence au niveau sonore tout en réduisant notablement la taille du fichier.

C'est sur ces principes que reposent de nombreux algorithmes de compression du son tels que le mp3 et ses affiliés, (le WMA, le Real Audio, l'Ogg Vorbis, etc.) : ils allègent le fichier de toutes les informations qu'ils estiment superflues avant de le passer par un algorithme de compression classique.

Parce qu'ils retirent de la matière sonore au fichier traité et dégradent ses qualités d'origine, on dit qu'ils opèrent une compression "destructive". Evidemment, plus on veut un petit fichier, plus la dégradation du son sera grande.

La compression destructive.